Certains propriétaires échappent chaque année à la taxe foncière grâce à des dispositifs précis, souvent méconnus ou jugés complexes. Les critères varient selon la situation personnelle, l’âge, les ressources ou la nature du bien concerné.Les règles évoluent au fil des réformes et des lois de finances, modifiant régulièrement les conditions d’accès aux exonérations ou dégrèvements. De nombreux foyers passent à côté d’aides ou d’allègements pour lesquels ils remplissent pourtant toutes les cases.
À qui s’adresse l’exonération de taxe foncière en 2025 ?
Chaque année, la taxe foncière cible ceux qui possèdent un bien immobilier, qu’il s’agisse d’une propriété bâtie ou non bâtie. Pour une fois, le locataire est hors-jeu : seul le propriétaire reçoit la facture. Cela englobe maisons, appartements, terrains, parkings et locaux d’activité.
En 2025, certains profils voient leur note allégée, parfois jusqu’à l’annulation :
- Propriétaires occupants leur résidence principale remplissant des critères d’âge, d’invalidité ou de revenus
- Bénéficiaires de l’ASPA, de l’ASI ou de l’AAH, sous conditions de ressources
- Personnes vivant en maison de retraite ou en EHPAD, si leur ancien logement reste vide
- Propriétaires ayant fait construire du neuf ou rénové un bien, à condition de rentrer dans les clous réglementaires
La taxe foncière se calcule chaque année d’imposition à partir de la valeur locative cadastrale du bien, du taux d’imposition voté localement, et d’un coefficient de revalorisation revue tous les ans. Montant variable selon la localisation, la nature du bien (TFPB pour le bâti, TFPNB pour le non bâti) et le choix fiscal des collectivités.
Il faut noter que ces exonérations ou dégrèvements ne concernent pas la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), qui reste à la charge de l’occupant. Quant à l’auto-entrepreneur, il ne paie la taxe foncière que s’il possède les murs : sinon, seule la CFE s’applique.
En bref, la taxe foncière propriétés pèse lourd dans le budget local, sauf à remplir strictement les conditions précises et à bien identifier la nature du bien concerné.
Personnes âgées, invalides ou modestes : quels dispositifs spécifiques existent ?
Pour les seniors, les personnes en situation de handicap, ou dont la pension ne suffit pas, la législation prévoit plusieurs voies pour réduire la taxe foncière touchant la résidence principale. Code général des impôts à l’appui, trois mécanismes se distinguent : exonération, dégrèvement automatique ou sur demande, et plafonnement. Les profils visés : bénéficiaires de l’ASPA, de l’ASI, de l’AAH, ou encore propriétaires de plus de 75 ans, à condition de ne pas avoir un revenu fiscal de référence (RFR) supérieur au seuil réglementaire.
Voici les situations ouvrant droit à une exonération totale :
- Personnes d’au moins 75 ans au 1er janvier, dès lors que leur RFR reste sous le plafond fixé par l’article 1417 du Code général des impôts
- Bénéficiaires de l’ASPA, de l’ASI ou de l’AAH, dans la limite des plafonds de ressources annuelles
Un dégrèvement de 100 € peut compléter cet arsenal pour les propriétaires entre 65 et 75 ans, là encore sous conditions de ressources. Cet avantage est souvent appliqué d’office, sans démarche, et visible sur l’avis d’imposition. S’il s’agit d’un départ en maison de retraite ou EHPAD, la réduction se maintient uniquement si l’ancien domicile n’accueille plus personne.
L’autre solution : le plafonnement. Lorsque la cotisation dépasse la moitié des revenus annuels du foyer fiscal, le montant pourra être réduit, selon le niveau du RFR. Ces dispositifs réduisent réellement la charge fiscale sur les ménages les plus fragiles.
Constructions neuves et travaux de rénovation : comment bénéficier d’une exonération temporaire ?
Un achat dans le neuf, la réhabilitation d’un immeuble ancien, un agrandissement… Toutes ces opérations ouvrent droit à deux années d’exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties, à compter du 1er janvier suivant la fin des travaux. Petite exigence administrative : remettre le formulaire n° 6650 au centre des impôts sous 90 jours après l’achèvement. Hors délai, pas de cadeau fiscal.
Certaines collectivités misent aussi sur la rénovation énergétique : elles peuvent accorder une exonération temporaire de trois ans, selon leurs propres critères. Seule la mairie ou l’EPCI décide, après délibération, d’ouvrir ou non ce droit. Bien remplir le dossier et respecter les délais s’impose, sinon la mesure échappe.
En cas de doute, un rapide tour à la mairie ou un appel à la direction locale des finances publiques permet de lever toute ambiguïté sur d’éventuelles restrictions : abattement partiel, exclusion des résidences secondaires ou de certains locaux professionnel.
À noter : ni la TEOM ni les terrains non bâtis ne relèvent de cet allègement temporaire. Seuls les immeubles bâtis bénéficient de ce traitement, sous réserve d’une déclaration et d’un délai scrupuleusement respectés.
Les démarches à suivre et conseils pratiques pour profiter des aides fiscales
Obtenir une exonération de taxe foncière exige d’identifier clairement le dispositif qui colle à votre situation : propriétaire d’un logement neuf, rénové, senior, personne handicapée ou titulaire d’une allocation ? Chacun dispose de règles propres.
Pour tirer parti de ces aides, il faut rassembler des justificatifs précis. À chaque profil sa preuve : le formulaire n° 6650 sous 90 jours pour la construction ou la rénovation, les avis d’imposition, titres de propriété, attestations de résidence ou notifications d’allocations pour les autres cas. Un séjour en EHPAD ? Prévoir une attestation d’hébergement ou une preuve du logement resté vide.
Quelques points à garder en mémoire avant d’agir :
- La valeur locative cadastrale sert de base au calcul, avec parfois un abattement de 50 % selon le bien et la commune.
- La quasi-totalité des exonérations concerne la résidence principale, hors quelques cas spécifiques comme le logement vacant pour un hébergement en établissement.
- La date limite de paiement arrive en octobre : le 15 pour ceux qui paient par chèque ou espèces, le 20 pour les paiements en ligne.
- Les taux d’imposition diffèrent d’une commune à l’autre, chaque EPCI adaptez sa politique fiscale et ses modalités d’allègements.
Un retard de déclaration ou un oubli fait disparaître tout avantage pour l’année. Les échanges se font désormais principalement en ligne, mais un rendez-vous au guichet demeure possible si le dossier requiert une expertise particulière.
Comprendre la taxe foncière, c’est accepter de s’attarder sur chaque ligne de son avis, traquer la bonne case, anticiper, vérifier, questionner l’administration. Un grain de rigueur, et le fisc se fait un peu moins lourd.


